Catégorie > Sciences sociales, société et culture

Exposé sur la musique chez le peuple Gouro

Posté par Rehma, mise à jour le 15/04/2023 à 09:33:30

INTRODUCTION
I. MUSIQUES ET DANSES POPULAIRES DES COMMUNAUTES GOURO DE COTE D'IVOIRE
a. Masque Zaouli
b. Masque Flali
c. Masque Zamblé
d. Masque Pawé
e. Goli, masque Wan/Gouro
f. Masque Ban
g. Masque Kolô

II. DES INSTRUMENTS DE MUSIQUE
1. Idiophones
2. Membranophones
3. Cordophones
4. Aérophones par souffle
5. Musiques de guerre
6. Musiques initiatiques
CONCLUSION


INTRODUCTION
Les Gouro sont une population mandingue d'Afrique de l'Ouest établie principalement au centre-ouest de la Côte d'Ivoire, autour de Bouaflé et Zuénoula, sur les rives du Bandama.
Selon les sources et le contexte, on observe plusieurs variantes.
Les Gouro sont notamment connus pour leurs masques, actuellement très colorés. Ils entretiennent depuis longtemps de très importants rituels dans lesquels les masques interviennent. Les Gouro occupent un territoire situé au centre de la Côte d'Ivoire et sont entourés par les Bété à l’Ouest, les Gagou au Sud, les Baoulés à l’Est et les Malinkés au Nord.
D’origine mandé et parlant la langue Mandéfou, ils ont pénétré depuis plusieurs siècles dans la zone forestière, d’où un certain nombre de tribus importantes ont émigré, au XVIIIe siècle vers l’Est, jusqu’à l'actuelle ville de Bouaké. Par la suite ils furent repoussés par les Baoulé jusqu’en-deçà du Bandama-Blanc. L’habitat des villages Gouro est donc mi en forêt mi en savane, avec une densité très variée.

I. MUSIQUES ET DANSES POPULAIRES DES COMMUNAUTES GOURO DE COTE
D'IVOIRE
a. Masque Zaouli
Djelalou Zaouli, littéralement Zaouli, fille de Djela.

Le Zaouli est né dans les années 1950 en pays Gouro (centre de la Côte d'Ivoire).
Ouinnaila vit à Zrabi Sehifla, en territoire Gouro. Le masque de ce village est Djela. Cet homme va un jour dans un village voisin et observe le boulou, danse pratiquée la-bas. Il s'en inspire pour créer à son retour Zaouli, la fille de Djela. Son premier danseur est Voïzié. La beauté de Zaouli a poussé les gens à danser et l'a rendue très populaire, puisqu'elle a été adoptée dans tous les villages Gouro puis s'est élargie à tous les ivoiriens. Le Zaouli est une danse de réjouissance au cours de laquelle le danseur s'exprime par des performances et des prouesses.
L'artiste doit alors révéler son talent dans la diversité, l'originalité, la rapidité d'exécution des pas et des figures qu'il réalise. Ne pouvant jamais répéter le même pas sans se discréditer, le danseur s'engage dans un véritable duel de danse. Il existe un grand nombre de masques
Zaouli différents. Il s'en crée sans cesse car il n'existe pas de limite. Chaque masque représente une histoire symbolique qui lui est propre.

b. Masque Flali
L'histoire de Flali est proche de celle du Zaouli.
C'est une danse des femmes, lors de laquelle le masque se fait toujours accompagner d'une femme, et ils dansent ensemble. Elle est très populaire et il n'y a pas de règles fixes comme dans le Zaouli, elle laisse une plus grande liberté et est ainsi plus accessible. Elle peut se danser lors de n'importe quelle occasion.
Il n'existe ici qu'un unique masque, qui représente la beauté du pan.
Ses premiers créateurs sont le danseur Joli et le batteur Yélé, vers les années 1975.

c. Masque Zamblé
Le masque Zamblé a été inventé par des groupes Gouro appelés Wans. Ils sont les créateurs du Zamblé originel, il y a environ 200 ans, lorsqu'ils étaient installés dans la région de Bouaké.
Il s'agit d'un des premiers masques Gouro, ensuite élargi à tout le territoire ethnique. Sur lequel sont réalisés les sacrifices, le masque Zamblé est réellement sacré. Il arrive pendant les cérémonies pour qu'elles se passent bien et afin d'assurer une bonne santé à tous, puis il repart en brousse. Il correspond, pour les catholiques, à "un prêtre dans une église".
Zamblé est le seul qui a toutes les paroles, il est équivalent à un dieu dont le prêtre est celui qui fait les sacrifices. C'est la raison pour laquelle la jeunesse Gouro n'oublie pas Zamblé.
Lorsque le prêtre appelle le masque, c'est comme faire une prière pour que tout aille bien.

Zamblé est un masque de grand duel, violent et très risqué ; c'est pourquoi le prêtre l'interdit aux femmes. Seul ce prêtre connaît le secret des paroles de Zamblé, les danseurs ne font qu'un duel.
Le masque a les cornes d'une antilope et le visage d'un crocodile ; le prêtre est le seul à connaître le sens de ces symboles.

d. Masque Pawé
Cette danse de réjouissance a été créée à Tibeita (à 25km de Bouaflé) dans les années 1980.
La jeune génération (Balo Bi Irié, Boula Bi Irié,...) a eu l'idée du masque Pawé, puis a été relayée par le clown du village, Baïti Bi Zamblé, qui fit évoluer le mouvement avec l'aide de Layé Bi Lizié (dit Jolo). Cette complicité a réuni tout le monde et a permis aux gens de s'amuser
ensemble. Les jeunes et moins jeunes ont désormais un moyen de communiquer. En effet, il n'était pas facile autrefois de s'approcher des plus âgés. Grâce à Pawé, les générations se retrouvent ensemble.
Les règles du masque sont simples : il ne faut pas se fâcher lorsque celui-ci te provoque, sinon on sent que tu n'as pas un bon cœur. Pawé est un masque- clown très laid, car pour lui ce n'est pas la beauté qui compte. Il représente tous les défauts et prend à parti le public avec
dérision. Ce masque de la raillerie se roule par terre, tombe, rampe... et lorsqu'il arrive, les rires éclatent.

e. Goli, masque Wan/Gouro
Cette danse est l'une des plus ancienne de l'ethnie Gouro.
Les premiers habitants de Bouaké, Gouros appelés Wan, ont créé cette danse qui imite le dragon. Les gouros disent que le mouvement du masque est une manifestation de l'esprit qui l'habite provisoirement, de sorte que le porteur ne fait que subir, de façon inconsciente, ses assauts brusques et répétés.
Comme la plupart des masques Gouro, le Goli est porté comme nom de personnes. Si c’est une femme, elle s’appellera Goli Nan, la femme de Goli, et si c’est un homme, ce sera Goli Bi, le fils de Goli. Lorsqu’une personne portant le nom de Goli est malade, le charlatan (guérisseur sans connotation péjorative) annonce que c’est le masque Goli qui fatigue la
personne, il faut donc lui dédier un sacrifice afin que la personne retrouve une vie normale.
Goli est dansé au son des calebasses, et un cor l’accompagne. Ce dernier est le soliste qui communique avec le masque. Son arrivée a toujours lieu pour les cérémonies, il ne vient pas uniquement pour le plaisir : sacrifices, naissance d’un bébé Goli Bi ou Goli Nan pour donner la bénédiction de l’arrivée de l’enfant, funérailles de descendants de Goli où le masque accompagne le corps.

f. Masque Ban
Le masque Ban est le masque sacré du babouin. Grand amateur de grimaces, il vient au village pour jouer, embrouiller les enfants. Si par malheur quelqu’un oublie son plat de riz, Ban repart en brousse avec. On l’entendra manger, puis il réapparaîtra une fois le plat vidé et lavé pour le ramener. Ban se danse lors des grandes funérailles, d’au moins deux semaines. Personne ne l’invite, alors il arrive à l’improviste. Son rôle est d’amuser les gens, les réjouir. Ban signifie voyou, malin, bandit en français, sans connotation péjorative.

g. Masque Kolô
Kolô est le premier masque que portent les apprentis danseurs. En effet, ce masque est réservé aux enfants, qui font leur apprentissage de la danse à travers celui-ci. Les musiciens sont également des enfants, qui, armés de casseroles, de bassines, font sortir le rythme et chantent l'histoire du masque.
Masque sacré, Kolô est le premier masque en bois sculpté chez les Gouros, qui a inspiré tous les autres masques de cette ethnie.

II. DES INSTRUMENTS DE MUSIQUE
1. Idiophones
Djomblo : xylophone sur tronc de bananier.
Glé gnangnan : grelot de cheville.
Glé ou gléhé : grelot de doigts, grelots portés en bandoulière ou de façon croisée.
Gliglisson : cuvette contenant des gravillons (qu’on remue).
Konzo : cloche métallique, métal percuté (métallophone).
Koukou : calebasses entrechoquées.
Kpété : lamellophone ou sanza.
Sékè : hochet en calebasse.
Sin : sonnailles en coques de fruit.
Ya : racleur métallique.
Youkoui ou youikouinê sa : bâton de rythme, « bâton pour la danse » (pilonné sur le sol).
Zaha la : sonnailles en feuilles de rônier

2. Membranophones
Lébè môkoun ou léê môkoun ou lèbè yèbè : tambour de mariage dont une variante a une peau chevillée et l’autre a une peau lacée (sorte de djembé).
Pindri ou fintri : petit tambour à une peau chevillée dont le pied se rétrécit vers le bas et repose sur le sol en s’élargissant de nouveau.
Plédou : tambours à une peau chevillée servant toujours appariés (mâle et femelle) et présentant trois variantes (cf. description).
Tingbla : grands tambours à une peau chevillée servant toujours appariés (mâle et femelle)

3. Cordophones
Dôdô : arc-en-bouche.
Guio môkoun ou guio yèbè : cithare-en-terre.

4. Aérophones par souffle
Bèhè : harmonica en fer.
Bi : terme générique pour désigner les instruments à vent ; il désigne le sifflet en bois, en bambou, utilisé par les hommes pour la chasse ; il désigne également la trompe traversière en corne de bovidés (buffle, gazelle, bœuf).
Bikouré : flûte traversière

5. Musiques de guerre
Gwi sa : musique exécutée par des hommes courageux (les grands guerriers), tous des initiés.
Le répertoire musical est essentiellement constitué de chants d’exploits.

6. Musiques initiatiques
Dôdô : musique instrumentale jouée sur l’arc-en-bouche par des initiés dont certains sont des guérisseurs. Exécutée à tout moment (au champ, au village), elle est censée éloigner les mauvais esprits. L’initié peut jouer des airs pour appeler ses génies. Le musicien peut aussi se faire accompagner par un instrumentiste jouant généralement d’une bouteille vide.
L’instrument dôdô serait d’origine Gouro.
Douébolé : danse de chasse exécutée par des initiés. Consistant à imiter le buffle, les danseurs portent des masques en bois représentant le buffle. Ce masque est appelé niakoré et le porteur niakoré-boïnnko. Cette danse masquée aurait été empruntée chez les voisins Gouro.
Un seul instrument accompagne cette danse, le racleur métallique ya.
Lèkèlé : danse exécutée par un chasseur ayant tué une panthère. Les prestations consistent en des mises en scène : on suspendait l’animal par le cou, à l’aide d’une corde, à un arbre. Le chasseur qui l’avait tuée devait démontrer l’astuce par laquelle il avait pu abattre ce félin (animal dangereux).

CONCLUSION
Les détenteurs et les praticiens de la musique Gouro sont les sculpteurs, les artisans, les instrumentistes, les chanteurs, les danseurs et les notables (garants des coutumes et des traditions de la communauté). La musique Gouro possède une fonction éducative, ludique et esthétique. Porteur de l’identité culturelle de ses détenteurs, il contribue également à la préservation de l’environnement, et favorise l’intégration et la cohésion sociale. La transmission de l’élément s’opère à l’occasion des représentations musicales et des séances d’apprentissage. Les amateurs en apprennent la pratique sous la supervision de praticiens expérimentés. La viabilité de la musique Gouro est assurée grâce aux représentations populaires



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