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Exposé sur le régime économique ivoirien

Posté par Rehma, mise à jour le 13/04/2023 à 17:39:38

I. Introduction

II. Aperçu de la Côte d’Ivoire

III. Définition des termes clés

IV. Présentation du régime économique ivoirien

V. Les avantages et atouts

Conclusion


I. Introduction


Depuis le milieu des années 90 et après une décennie de forte récession, la situation macro-économique de l'Afrique s'améliore. La croissance du produit par tête est positive, l’inflation est mieux maîtrisée que par le passé, les déficits publics et courants sont réduits. Ce retournement intervient à l'issue d'un long processus de réformes économiques, et alors même que l'environnement international n'est pas exceptionnellement favorable.
Au sein de la zone Franc, c'est en Côte d'Ivoire que la reprise économique s'est observée le plus nettement. Ce changement est important étant donné le poids économique de la Côte d'Ivoire dans la sous région. Le gouvernement poursuit la stabilisation de ses comptes, le poids de la dette extérieure diminue, la libéralisation de l'économie connaît des avancées décisives tant sur le plan intérieur que sur le plan commercial, et le système financier achève un plan de restructuration. Par ailleurs, l'intégration régionale de la zone UEMOA continue son cours : l'harmonisation des tarifs douaniers se met en place ainsi qu'une bourse régionale des valeurs.
Toutefois, cette évolution est aussi imputable à des facteurs conjoncturels : dévaluation du franc CFA, hausse des cours du café et du cacao sur les marchés mondiaux et afflux de capitaux étrangers privés et publics. Or, la Côte d'Ivoire a déjà connu des périodes de croissance qui n’ont pu se maintenir, à cause d'une grande vulnérabilité aux chocs extérieurs, aggravée par des erreurs de politique économique. Il est donc nécessaire de distinguer ce qui, dans l’évolution actuelle, peut être attribué d’une part à un processus de récupération et à des facteurs exogènes favorables mais transitoires, et d’autre part à une inflexion durable du sentier de croissance et aux réformes économiques en cours. Cependant, la reprise de la croissance et l’accélération des réformes sont particulièrement récentes puisqu’elles remontent à l’année 1994. Ce manque de recul historique limite très fortement les analyses qui suivent.

II. Aperçu de la Côte d’Ivoire


Située dans la partie occidentale de l’Afrique, la Côte d’Ivoire est dotée d’une population d’environ 22 millions d’habitants avec un taux de croissance démographique annuel naviguant autour de 2,6 %. 50.3 % environ de la population totale vit en zone urbaine et le taux d’urbanisation annuel est d’environ 3,7 %. Malgré les efforts visant à réduire la pauvreté et les performances économiques remarquables, l’incidence de la pauvreté reste élevée. Le taux d’alphabétisation est d’environ 48,7 %, et il est encore plus faible chez les femmes où il tourne autour de 38,6 %. En d’autres termes, seulement 38,6 % de femmes âgées de plus de 15 ans sait lire et écrire. Avec une superficie totale d’environ 322,463 km2 dont 515 km de ligne côtière, le pays partage ses frontières avec la république du Ghana à l’est, le Burkina Faso et le Mali au Nord, l’Océan Atlantique ou le Golfe de Guinée au Sud. La majorité de la population totale vit le long de la région côtière sablonneuse. À l'exception de la région de la capitale, les régions intérieures boisées de la Côte d'Ivoire sont peu peuplées.

A l’instar de nombre de pays en Afrique, la Côte d’Ivoire a été bénie avec une abondance de ressources naturelles parmi lesquelles le pétrole, l’or, l’hydroélectricité, le manganèse, le diamant, le nickel, le cuivre, le minerai de fer, le sable de silice, le gaz naturel. Qui plus est, le pays est le premier producteur des fèves de cacao au monde.
Toutefois, en dépit de l’abondance des ressources naturelles, le pays est confronté à de nombreux défis multiformes qui ont le potentiel de le replonger dans une nouvelle crise, annihilant ainsi les efforts qui lui ont permis de transiter hors de la fragilité et les acquis remarquables de développement du dernier quinquennat 2012-2017.

III. Définition des termes clés


Sigles
APD: Aide Publique au Développement
BCEAO: Banque Centrale des États d'Afrique de l'Ouest
BDF: Banque de Données Financières
BIAO: Banque Internationale pour l'Afrique Occidentale
BICICI: Banque Internationale pour le Commerce et l'Industrie
BICT: Banque Ivoirienne de Construction et de Travaux Publics
BIDI: Banque Ivoirienne pour le Développement Industriel
BNEC: Banque Nationale pour l'Epargne et le Crédit
BNETD: Bureau National d'Etudes Techniques et de Développement
BOAD: Banque Ouest-Africaine de Développement
BOT: Build Own-operate Transfer
BRVM: Bourse Régionale des Valeurs Mobilières
BSIE: Budget Spécial d'Investissement et d'Equipement
CAA: Caisse Autonome d'Amortissement
CASA: Crédit d'Ajustement au Secteur Agricole
CCI: Crédit de la Côte d'Ivoire
CEMAC: Communauté Economique et Monétaire d'Afrique de l'Est
CIDT: Compagnie Ivoirienne Du Textile
CSSPPA: Caisse de Stabilisation et de Soutien des Prix des Produits Agricoles (Caistab)
DUS: Droit Unique de Sortie
ENSEA: École Nationale de Statistique et d'Économie Appliquée, Abidjan
FASR: Facilité d'Ajustement Structurel Renforcée
FCFA: Franc de la Communauté Financière Africaine
FMI: Fonds Monétaire International
FNICI: Fédération Nationale des Industries de Côte d'Ivoire
ICOR: Incremental Capital-Output Ratio
IDE: Investissements Directs Étrangers
HIPC: High Indebted Poor Countries
OHADA: Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires
PASCO: Plan d'Ajustement Structurel Compétitivité
PASFI: Plan d'Ajustement Structurel du Système Financier
PIB: Produit Intérieur Brut
PIP: Programme d'Investissements Publics
PNB: Produit National Brut
PPTE: Pays Pauvres Très Endettés
RPED: Regional Program for Enterprise Development
SIB: Société Ivoirienne de Banque
SIR: Société Ivoirienne de Raffinage
SGBCI: Société Générale de Banque de Côte d'Ivoire
SMAG: Salaire Minimum Agricole Garanti
SMIG: Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti
SODESUCRE: Société pour le Développement et l'Exploitation du Sucre
TCER: Taux de Change Effectif Réel
TCR: Taux de Change Réel
TEC: Tarif Extérieur Commun
TOFE: Tableau des Opérations Financières de l'Etat
TPS: Taxe sur les Prestations de Services
TVA: Taxe sur la Valeur Ajoutée
UEMOA: Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine

IV. Présentation du régime économique ivoirien


L’économie de la Côte d'Ivoire, avec un PIB par habitant qui s'élève à 2 286 USD en 2019 fait partie des économies en voie de développement. L'indice de pauvreté atteint 37,2 % en 2018.

Depuis l'instauration du commerce triangulaire lors des premiers contacts avec les explorateurs européens, l'économie est dominée par l'exportation de produits dits de rente ; en particulier, le café et le cacao, dont la culture a été introduite au début du XXe siècle, ont fortement contribué au « boum ivoirien » des années 1960-1970 (la Côte d'Ivoire est toujours le premier producteur et exportateur mondial de cacao). Si l'économie ivoirienne repose à titre principal sur le secteur agricole que favorise un climat chaud et humide, l'apport de l'industrie au PIB est évalué à 20 % et celui du secteur tertiaire à 50 %. La Côte d'Ivoire possède de plus quelques réserves de pétrole non négligeables pour son économie. Elle possède aussi quelques ressources minières mais dont la production reste très mineure. Elle produit en outre de l'électricité, dont une part est revendue aux pays voisins.

Les progrès constatés au cours des quinze premières années de l'indépendance ont fait place à une longue période de récession, favorisée par la chute des cours mondiaux des matières premières agricoles (café-cacao) et aggravée par divers facteurs dont la crise politico-militaire déclenchée en 2002. A la fin de la crise, le pays a renoué avec une croissance rapide, connaissant même une des plus fortes croissances au monde entre 2012-2019, de l'ordre de 8,2 % en moyenne. Ce qui permit au pays de devenir le pays le plus riche de toute l'Afrique de l'Ouest, avec un PIB par habitant de 2 286 dollars fin 2019, devant deux pays particulièrement riches en richesses naturelles que sont le Nigeria (pétrole) et le Ghana (pétrole et or).

La Côte d'Ivoire continue à avoir un poids économique important pour la sous-région ouest-africaine : elle représente 39 % de la masse monétaire et contribue pour près de 32 % au PIB de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) selon les statistiques 2013 de la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO).

V. Les avantages et atouts


La Côte d’ivoire dispose d’avantages potentiels pour son développement et doit tabler sur ces atouts. Le pays possède des sols fertiles et adaptés à la culture de produits agricoles variés, les sous-sols sont riches en ressources naturelles et la main-d’œuvre est jeune et dynamique (élément qui peut s’avérer être un atout de taille sous réserve d’une création
d’emplois suffisante). Il s’agit désormais pour la Côte d’ivoire de diversifier la structure de son économie, encore très axée sur les produits agricoles, de tirer au mieux parti de ses ressources naturelles et d’améliorer les compétences et les qualifications de sa main d’œuvre. Premier pays exportateur de cacao au monde, la Côte d’ivoire est également un acteur majeur dans la production de produits semi-finis à base de cacao, ainsi que d’autres produits agricoles tels que l’huile de palme, la noix de cajou et certaines cultures vivrières de base largement consommées dans la sous-région. Cependant, la plupart des exportations sont limitées aux matières premières brutes peu ou pas transformées.
Le pays dispose donc d’une marge de manœuvre pour se diversifier vers des activités à plus forte valeur ajoutée. Le potentiel de la filière cacao à cet égard est limité en raison de la faiblesse de la demande pour le produit fini en Afrique, mais de nouveaux produits de niche pourraient offrir des perspectives de diversification intéressantes. La Côte d’ivoire pourrait ainsi tabler sur un renforcement de ses avantages comparatifs dans la filière agricole sur des produits tels que le coton, tout en diversifiant son économie vers des activités à plus
forte valeur ajoutée en utilisant ces mêmes produits comme leviers (par exemple, le secteur du coton et la filière textile peuvent s’allier pour donner naissance à un secteur de la haute couture et de la mode).
Le secteur de l’énergie constitue un autre pilier de l’économie ivoirienne. Les retombées nationales de ces activités restent encore limitées, bien que leur contribution aux recettes publiques soit importante. les ressources minérales, actuellement sous-exploitées, offrent aussi un grand potentiel, tant en matière de diversification le long de la chaîne de valeurs, qu’en matière d’opportunités d’emploi pour la population.

La diversification de l’économie contribuerait également à attirer davantage d’investissements directs étrangers (IDE). C’est pourquoi les efforts de diversification apparaissent capitaux pour l’économie ivoirienne et devront s’accompagner d’une amélioration du climat des affaires et de l’environnement réglementaire. Couplée à des investissements dans le capital humain qui permettront d’offrir aux investisseurs une main-d’œuvre qualifiée et compétente, la hausse des IDE observée dès 2013 pourrait être maintenue à plus long terme.

Le système de développement des compétences peine à atteindre ses objectifs. Il a des difficultés à satisfaire les besoins du secteur privé en main-d’œuvre qualifiée et ne répond pas aux aspirations de la force de travail en matière de carrières et de perspectives socioprofessionnelles. L’éducation secondaire, l’enseignement technique et professionnel
et, dans une moindre mesure, certaines filières supérieures, telles que l’ingénierie ou les compétences techniques dans les universités, ne sont pas assez développés. Plus largement, un problème d’accumulation de compétences a été identifié pour plusieurs strates de la
population.

Les effets de l’intégration régionale sont encore modérés. Alors que le pays dispose d’une place centrale au cœur de la zone UEMOA et de l’Afrique de l’ouest (notamment en termes d’IDE à la recherche de marchés africains encore relativement inexploités), les progrès réalisés en matière d’intégration régionale restent faibles. De surcroît, la taille
encore limitée du marché intérieur de la Côte d’ivoire reste un obstacle pour les producteurs et freine la mise en place d’économies d’échelle sources de gains de productivité.

Les investissements du secteur privé doivent bénéficier d’un meilleur accès aux financements. Actuellement, les petites et moyennes entreprises (PME) font face à des difficultés en termes d’accès au crédit et les banques commerciales sont encore réticentes à l’idée d’étendre leurs services bancaires aux PME. Par ailleurs, bien que la Côte d’ivoire soit
l’un des marchés bancaires les plus compétitifs de la sous-région, le conflit a amoindri la confiance des opérateurs économiques. Enfin, le manque de transparence et les coûts élevés de surveillance, ainsi que certaines dispositions réglementaires et la faiblesse de l’épargne
à long terme constituent des obstacles importants. Le gouvernement devrait continuer à promouvoir les réformes dans le cadre de L’UEMOA et renforcer le développement du secteur financier.

Conclusion


La Côte d’Ivoire se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. Après plus d’une décennie marquée par des crises et conflits armées ainsi qu’une récession économique, le pays a consenti, au cours des cinq dernières années, des efforts remarquables et entrepris des actions qui l’ont conduit vers un retour progressif à la stabilité politique et économique. Ces efforts du gouvernement, soutenu par la Banque et d’autres partenaires techniques et financiers, ont permis de raffermir la croissance du PIB, qui est passée de -4,7% en 2011 à 8 % en 2017, alors que le taux de pauvreté, lui, est passé de 48,9% en 2008 à 46,3% en 2015. En outre, des améliorations sensibles observées sur les indicateurs de l’Évaluation des Politiques et Institutions Pays (EPIP) ont encouragé la Banque à sortir le pays de la liste des États en situation de fragilité éligibles aux ressources de la Facilite d’Appui à la Transition (FAT).



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