Catégorie > Lettre et philosophie

BAC D - BI Cameroun 2016: Épreuve de Littérature

Posté par Helper, mise à jour le 18/11/2021 à 20:43:36

Le candidat traitera l’un des trois sujets au choix.

SUJET I : CONTRACTION DE TEXTE ET DISCUSSION

Freins sociologiques au développement L’attitude de la plupart des Africains vis-à-vis de la nature, contrairement à celle des Européens, est moins faite d’opposition que de communion. Pour eux, le monde est un
système dans lequel l’homme est intégré. C’est ce qui exprime cette soumission aux forces de la nature. Les événements revêtent trop souvent un caractère de fatalité qui dispense de l’effort de résistance et aboutit à la résignation défaitiste. Comment expliquer autrement qu’un grand nombre accepte aussi facilement de végéter à un niveau économique et social médiocre, sinon misérable, alors qu’il existe tant d’opportunités ? La peur de la haine envieuse n’est, dans bien de cas, qu’un alibi inconsistant. Que coûte-t-il à ce père de famille établi dans son village, de se construire une case plus spacieuse et moins fruste, d’agrémenter sa concession d’arbre fleuris ? La volonté de changer le cours du monde, ou du moins d’accomplir quelque chose de grand dans la vie, de faire l’Histoire au lieu de la subir, cette volonté prométhéenne
caractéristique de l’Européen est chez nous trop faible et trop rare. Le sociologue Pierre Bourdieu fait observer que pour la société traditionnelle algérienne, « la terre est alma mater plutôt que materies, matériau de construction, matière première », et il cite Eric Weil : « la pensée magico-religieuse ne connaît pas de lutte agressive de l’homme avec la nature extérieure à l’homme. » Et de conclure : « La volonté de transformer le monde suppose une transformation de la volonté et de l’attitude de l’homme à l’égard du monde et de son
avenir. » (…)

La condition sine qua non de tout décollage et progrès économique est liée à la volonté farouche de tout le peuple, et non point du seul appareil étatique. Et pour que naisse cette volonté, il ne faut rien de moins que la conversion de sa mentalité ancestrale, et l’arrachement volontariste à tout ce qui, dans l’approche du monde, constitue un frein et une pesanteur.

Encore faut-il que nous prenions conscience de ces obstacles devenus pour nous comme une seconde nature. Qui va donc donner cette conscience au peuple et lui apprendre à se libérer ?

L’école, l’entreprise, l’administration, les églises, la famille, toutes les institutions capables d’agir sur la mentalité collective ? Malgré les apparences, beaucoup de dirigeants et de décideurs africains qui maîtrisent les techniques de l’économie moderne, la croissance des circuits monétaires, de la productivité et de la croissance, ne sont pas nécessairement affranchis de la mentalité atavique : chez eux prime l’intérêt personnel, clanique ou tribal sur l’intérêt communal, provincial ou national. La corruption érigée en système, ainsi que la fuite organisée des fonds publics relèvent d’une même conception magique des choses : « je peux saigner à blanc l’organisme économique de mon pays, semble-t-ils penser, mais avec un peu de chance, on s’en sortira quand même ». (…)

Je voudrais mettre l’accent sur le facteur de développement et de croissance économique qui me semble essentiel et décisif, à savoir la mystique du travail, la passion, la passion du travail, la maladie du travail ! Tous les pays qui ont décollé, qui ont percé, qui ont excellé dans le domaine économique le doivent, entre autres, au labeur persévérant des peuples dynamiques. Chez nous, un dicton populaire conseille : « Si l’on sourit de ta piètre performance dans les travaux des champs, passe la nuit dans les champs » (sous-entendu : à travailler). Je suis convaincu que par-delà le savoir-faire technologique, les énormes capitaux disponibles, l’importance géopolitique et stratégique, le Japon, la Corée du Sud, Taïwan, Singapour, la Thaïlande, et surtout l’Allemagne, doivent leur réussite spectaculaire à leur passion du travail, au véritable culte qu’ils vouent au labeur de l’homme sous toutes ses formes.

Meinrad Hebga, Afrique de la raison, Afrique de la foi, Karthala, 1995.


RÉSUMÉ (8 points)
Ce texte comporte 642 mots. Vous le résumerez en 161 mots. Une marge de 16 mots en plus ou en moins sera tolérée. Vous préciserez à la fin de votre résumé le nombre exact de mots utilisés.

DISCUSSION (10 points)
Selon Meinrad Hebga, le culte du travail est un facteur essentiel de développement.
Pensez-vous que la seule passion du travail suffise pour sortir du sous-développement en Afrique ? Vous exprimerez votre opinion dans un développement structuré et illustré d’exemples tirés de votre culture générale.

PRÉSENTATION (2 points)

SUJET II : COMMENTAIRE COMPOSÉ

Marizibill
Dans la Haute-Rue à Cologne
Elle allait et venait le soir
Offerte à tous en tout mignonne
Puis buvait lasse des trottoirs
Très tard dans les brasseries borgnes
Elle se mettait sur la paille
Pour un maquereau roux et rose
C’était un juif il sentait l’ail
Et l’avait venant de Formose
Tirée d’un bordel de Changaï
Je connais gens de toutes sortes
Ils n’égalent pas leurs destins
Indécis comme feuilles mortes
Leurs yeux sont des feux mal éteints
Leurs cœurs bougent comme leurs portes

Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913.

Sans dissocier le fond de la forme, vous ferez de ce texte un commentaire composé.
Vous pourrez, si vous le voulez, en vous aidant des indicateurs spatio-temporels, des champs lexicaux et des figures de style, montrer comment le poète dévoile la prostitution et le proxénétisme.

SUJET III : DISSERTATION
A la fois témoigne sur les événements et critique toujours en éveil, l’œuvre littéraire prédit également l’avenir. Commentez cette affirmation en vous appuyant sur les œuvres étudiées ou lues.



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